Edito
Au début de la conversion de notre exploitation en agriculture biologique en 1999, très souvent on nous demandait pourquoi ce choix. Pour nous c'était une évidence, la question ne se posait même pas dans notre esprit. A l'époque, le bio n'avait pas encore le vent en poupe, seuls les médias en parlaient en cette période où la crise de la vache folle faisait rage. Notre ambition était tout simplement de faire manger de l'herbe à nos vaches, quelle idée!
Les paris étaient alors ouverts sur le délai à partir duquel notre petite entreprise serait vouée à la faillite. Depuis les années ont passé et nous sommes toujours là. Alors que tant d'autres éleveurs ont connu bien des difficultés au point de cesser leur activité pour certains d'entre eux.
La réforme de la politique agricole commune de 1993 avait vivement encouragée les éleveurs à labourer leurs prairies pour faire des céréales complémentées avec du soja OGM en provenance du continent américain pour nourrir leurs animaux. Cette pratique en dépit du bon sens, semble à ce jour vaciller. Dans notre secteur, nous commençons à voir des éleveurs convetionnels ressemer du trèfle ou de la luzerne comme, nous, les producteurs bio le faisons depuis des années. Nos méthodes de travail ont longtemps été jugées comme passéistes, aujourd'hui il s'avère que nous étions en définitive en avance sur notre temps!
Quant à la conviction que l'agriculture biologique ne pourrait pas nourrir le monde, la progression des rendements de nos récoltes fait que cette hypothèse semble prendre sérieusement du plomb dans l'aile. Les quinze premières années de notre activité ont été consacrées à démontrer que le bio était viable économiquement. Les quinze prochaines années seront consacrées à ce que nos rendements soient aussi bon que les conventionnels et on peut dors et déjà dire que nous sommes sur la bonne voie.
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